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Direction

Ce manager toxique qui a failli faire exploser mon équipe

Par Jordan Khalifa | Le 31.03.2022

C’était en 2017 et j’ai mal géré le problème. Story time.

Certaines personnes ont deux visages : un avec leur dirigeant et un autre avec leurs collègues.

Pendant des mois, il a agi dans mon dos.

Il s’énervait contre ses collègues, utilisait un langage ordurier, se permettait des réflexions sexistes envers les femmes.

Il n’effectuait pas non plus le travail demandé par l’équipe et faisait preuve de mauvaise foi dès qu’il était en faute.

À ce moment-là, il régnait une véritable omerta dans mes murs et personne n’osait briser ce silence.

Il terrorisait tout le monde.

Puis un jour en réunion, tout le monde s’est lâché. L’équipe a révélé ce qu’il se passait dans mon dos. C’est là que j’ai pris conscience de l’ampleur du problème. La personne était là depuis plusieurs années et son comportement avait changé. Je lui ai donc mis un avertissement.

Sauf que ces agissements néfastes ont encore continué plusieurs mois sans que mes collaborateurs m’en parlent. Mais certains membres de l’équipe cherchaient du boulot ailleurs.

Heureusement, je l’ai renvoyé juste à temps et nous n’avons perdu personne.

Mais j’ai fait le licenciement n’importe comment, dans l’urgence. Je l’ai licencié pour faute grave.

Il ne faut pas le faire. Cela m’a coûté 20 000€ aux prud’hommes lorsque j’ai perdu le procès.

Si un manager toxique perturbe votre équipe, je vous conseille vivement de :

  • vous séparer immédiatement de la personne concernée (avec une mise à pied à titre conservatoire ou un licenciement).
  • remercier les personnes qui vous ont signalé le problème.
  • toujours observer les signaux faibles : une réticence d’un collègue pour discuter avec un autre, ou la façon dont les gens communiquent entre eux. Parfois il faut savoir lire entre les lignes pour comprendre.
  • agir vite quand beaucoup de plaintes sont concentrées sur une seule personne.
  • licencier pour faute simple et pas pour faute grave, parce que dans ce cas, c’est au salarié d’apporter la preuve de l’injustice aux prud’hommes. Alors que pour faute grave, c’est vous qui devez fournir la preuve de la faute. Et c’est plus dur.
  • ne pas transiger pas avec les valeurs. Tout le monde doit se sentir respecté et en sécurité au travail.

Croyez-en mon expérience : mieux vaut un siège vide qu’un siège occupé par un manager toxique.